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Quelques cas particuliers

L'agriculteur doit être sensibilisé aux risques de contamination de ses parcelles par les espèces dangereuses.
Le coût des moyens à mettre en œuvre sera toujours limité si la lutte contre ces espèces est entreprise dès les premiers stades de l'infestation, quand quelques individus sont repérés sur la parcelle, sans attendre que la population dépasse le seuil de nuisibilité. Cette stratégie de protection, qui vise l'élimination d'une mauvaise herbe sur de faibles surfaces par un désherbage localisé, impose de savoir reconnaître la plante nuisible (apprentissage et mise à disposition de manuels de reconnaissance), d'en détecter très rapidement la présence sur la parcelle (surveillance régulière), de raisonner le désherbage sur plusieurs années, de pouvoir disposer de faibles quantités de produits à un coût très faible.

Désherbage des espèces vivaces

Plusieurs techniques de lutte sont envisageables sur les espèces vivaces (Imperata cylindrica, Cyperus rotundus, etc…)., dont la multiplication est assurée par des organes de réserve, rhizomes, tubercules ou bulbes :

  • sarclage manuel ou mécanique en cours de culture, qui impose d'intervenir à chaque nouvelle levée avant la formation des organes de réserves pour épuiser le stock d'organes de réserve
  • extirpation manuelle des organes de réserve, ce qui n'est possible que sur de petites surfaces
  • travaux répétés du sol pour épuiser les organes de réserve : cette technique est très onéreuse et demande beaucoup de travail
  • labour de fin de cycle pour extraire les organes de réserve du sol et les laisser se dessécher au soleil durant la saison sèche
  • emploi d'herbicides totaux systémiques (glyphosate, sulfosate) au moment de la préparation du terrain. Pour ces produits, la meilleure efficacité est obtenue à la floraison de la mauvaise herbe. Cependant, ce n'est pas l'efficacité maximale qu'il faut rechercher, il faut intervenir en fonction des contraintes de l'itinéraire technique de la culture ; par exemple, il peut être préférable de perdre en efficacité de l'herbicide en traitant avant la floraison de Cyperus rotundus pour respecter la date de semis de la culture.

Désherbage de Rottboellia cochinchinensis

Souvent peu sensible aux herbicides de pré-levée, cette espèce, qui ne se dessèche pas, repart rapidement après un sarclage. Hormis la technique de faux semis, avec l'emploi d'herbicide total (cf. supra), il est possible de maîtriser Commelina benghalensis avec certaines matières actives à action spécifique :

  • en culture de maïs, en pré-levée avec l'aclonifen ou en post-levée avec le nicosulfuron
  • en post-levée du cotonnier, avec le pirithiobac sodium.

Désherbage de Striga spp

Il existe plusieurs espèces de Striga, qui parasitent les cultures : S. hermonthica, S. aspera et S. lutea sont des hémiparasites sur les cultures de céréales (sorgho, maïs, mil, riz pluvial, fonio, canne à sucre), alors que S. gesnerioides est un holoparasite sur légumineuses (niébé). Sous-tendues par l'objectif d'une lutte intégrée, qui doit faire la synthèse des méthodes permettant la limitation des populations de Striga, différentes techniques peuvent être mises en œuvre.

  • Choix de variétés tolérantes : des travaux de sélection pour la résistance aux Striga sont conduits par plusieurs organismes de recherche.
  • Luttes agronomiques
    • Paillage du sol : la germination des graines de Striga exige des températures élevées ; le paillage, qui limite l'échauffement du sol par le soleil, réduit les populations de Striga en bloquant cette phase du développement.
    • Fertilisation et fumure : les Striga se développent d'autant plus que les conditions de culture sont défavorables ; il est donc très important d'améliorer la fertilité du sol (niveau global de fertilisation, correction de l'acidité...), plus particulièrement en augmentant l'apport d'azote. Par ailleurs, une culture vigoureuse résiste mieux au parasitisme des Striga et son ombrage sur le sol contribue à limiter la germination des Striga.
    • Rotation des cultures : certaines cultures, comme le cotonnier, jouent le rôle de plantes-pièges qui font germer les Striga sans permettre la fixation sur les racines.
    • Culture associée : l'effet d'une culture intercalaire, comme l'arachide, ou d'une plante de couverture sur les Striga se situe à trois niveaux complémentaires, combinant les effets du paillage, de la fertilisation et des plantes-pièges.
  • Luttes directes (destruction des parties aériennes)
    • Destruction manuelle ou mécanique : bien que la nuisibilité des Striga intervienne dès la fixation de la plantule sur la plante-hôte au cours de la phase souterraine de développement, il est important de détruire les parties aériennes le plus tôt possible afin de limiter cette période de concurrence et surtout d'empêcher la production de semences du parasite. Les arrachages ou les sarclages manuels ou mécaniques doivent être pratiqués dès l'apparition des premières pousses et renouvelés tant que des pieds subsistent
    • lutte chimique : les applications d'herbicides de post-levée peuvent être effectuées dans les mêmes conditions (précocité, régularité) que les sarclages, avec par exemple le 2,4-D, le triclopyr ou le fluroxypyr. Ces herbicides étant très phytotoxiques sur les cultures dicotylédones (cotonnier, arachide, niébé, cultures maraîchères, ...), il faut faire très attention aux cultures voisines lors d'une pulvérisation.

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